Aminthe est encadrante technique à Chrysalide. Seconde ressourcerie a avoir été labellisée en France, Chrysalide est un atelier — chantier d’insertion qui regroupe à Saint-Etienne, autour de son activité principale de collecte et de tri, une boutique (bric à brac), un atelier de création — confection d’accessoires et de petites bagageries, et un atelier menuiserie.
L’atelier de confection accueille 3 postes de travail. Les couturières sont nombreuses dans le bassin d’emploi mais la crise du textile est passée par là. Ce travail leur permet de remettre le pied à l’étrier.
Chrysalide fait des efforts soutenus pour amplifier ses possibilités de diffusion comme avec un projet de mutualisation appelé la Maison de Camille ou via des structures tierces de diffusion comme Supercagette. Elle a bénéficié notamment il y a quelques années d’un chèque design (un programme d’aide mené par la collectivité locale) pour la reconfiguration de sa boutique et de ses supports de communication.
la Maison de Camille, une expérience enrichissante, mais qui s’arrête pour nous.
La Fédération des acteurs de la solidarité a proposé un regroupement des adhérents qui créent des produits issus du réemploi pour créer une marque commune de diffusion : La Maison de Camille.
“Le modèle est très enrichissant, mais la logistique est difficile à assumer pour notre structure. En effet si le partage d’expérience nous a permis pendant trois ans de progresser, la situation géographique des partenaires ne permet pas à ce projet de trouver son équilibre financier” m’explique Aminthe.
Ressource dominante
Représentant aujourd’hui 1/5ème de la masse salariale de Chrysalide, les ateliers de transformation ont plutôt décliné, au profit de l’activité de logistique (débarras, services de récupération…) et de tri de la structure. Il est par exemple question de fermer l’atelier menuiserie.
La ressourcerie collecte aujourd’hui des matériaux au travers d’un service de débarras et de récupération. Comme tous les autres membres du Réseaux des Ressourceries, elle prend en charge les apports volontaires.
Comme le Grenier, Chrysalide effectue une mission de redistribution sociale de mobilier d’urgence. Elle retourne au recyclage les meubles et les matériaux inexploitables via les bennes de recycleurs installées en extérieur sur le site (Arnaud Démolition, Eco-Mobilier, Valdelia). Chrysalide collecte également les textiles sur le territoire de Saint-Etienne Métropole en partenariat avec le Relais 42, entreprise d’insertion qui trie et recycle les textiles. Les 600 tonnes que l’ACI collecte chaque année entrent notamment dans la fabrication du Métisse, un isolant phonique et thermique.
La boutique, quand à elle, rentre 300 tonnes d’objets par an. Ce flux fait l’objet d’un référencement numérique : “Les objets que l’on rentre en boutique sont identifiés grâce au logiciel ORessource. Il permet d’identifier l’apport suivant différentes catégories en entrée (type, poids, date d’apport, provenance) et en sortie (type, poids, date, prix). Cela permet d’avoir une information statistique sur le flux de matériel et le fonctionnement de la ressourcerie”.
L’insertion chez Chrysalide
“Nous affichons 60% de sortie dynamique. Nous essayons de travailler comme dans une entreprise, mais avec une période d’adaptation plus longue. Nous accueillons un public qui est peut-être moins éloigné de l’emploi qu’au Grenier, dans le sens où la sélection s’effectue sur le projet professionnel du candidat. Par exemple, si tu veux travailler en logistique, on peut t’affecter en manutention, on t’aidera à passer ton permis cariste, le CACES” m’explique Aminthe.
Une plateforme de brassage et d’ouverture
Aminthe pense que l’atelier de création doit servir d’outil de brassage et d’ouverture. Il devrait pouvoir favoriser l’échange, notamment par l’accueil de projets d’artistes, voir de résidences (mise à disposition dans la durée de l’espace). Notamment parce que cela permet de communiquer sur la structure, de lui donner de la visibilité.
il y a une jolie histoire et ça vaut le coup de la raconter
et de conclure : “l’atelier — chantier d’insertion, c’est un passage, il faut travailler sur de l’éphémère, du saisonnier. La vie de l’atelier, c’est un peu comme les séries (audiovisuelles), il y a des saisons. Comme tu n’as jamais les mêmes personnes, il ne se passe jamais les mêmes choses”.
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